Je sors de la maison, cherche mes clés de voiture, frissonne à la température fraîche, décide de remonter chercher une veste en jean et un foulard, cherche mes clés de voiture, cherche encore mes clés de voiture, entre dans la voiture, conduis jusqu’au boulot.
En arrivant, j’aperçois ma collègue blottie dans un châle à carreaux recouvrant sa chemise rayée, tasse de thé en main, les yeux rivés sur son écran d’ordinateur. Je suis bien au travail, je reconnais les chaises de bureau, la liste des choses à faire sur la table, oui je ne me trompe pas, c’est bien ma collègue. Je la regarde qui s’abandonne et s’adonne complètement à l’automne. Elle me confie qu’elle avait hâte de ressortir quelques-uns de ses gilets. Je lui prie de ne pas parler trop fort de peur que Monsieur Météo ne l’entende et exauce ses souhaits hivernaux déplacés.
Qu’est-ce qu’elle a l’air bien dans son châle. Je m’enrobe dans mon foulard bien trop léger qui me fait presque regretter mon écharpe en laine. Le soleil brille dehors, plutôt par politesse que par envie. Les musiques de fond au bureau ont un rythme plus doux. On parle déjà de dinde farcie, d’Halloween et tout ce qui rime avec citrouille, chalet et feuilles mortes. Je soupire un peu, même si, aussi difficile que ça l’est pour moi de me l’avouer, ça n’a l’air pas si mal tout ça.
Par Bakoly Rakotomalala
Photographe et auteur du blog Des grains de sable
Son blog : www.desgrainsdesable.com
Son site photo : www.lapalettek.com